Interview d’Alain Sarkisian, ingénieur cloud DevOps au Luxembourg

Diplômé de l’EPISEN en 2022 en Ingénieur Systèmes d’Information (SI), avec une spécialisation intitulée « Nomadisme et Cloud Computing », Alain Sarkisian occupe aujourd’hui un poste d’ingénieur cloud DevOps au Luxembourg. Spécialisé dans les infrastructures cloud pour les institutions européennes, il partage dans cette interview son parcours, son quotidien, ses ambitions et les conseils qu’il donnerait à celles et ceux qui souhaitent se lancer dans cette voie exigeante mais passionnante.
Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours académique et de votre évolution professionnelle ?
Après l’obtention de mon diplôme, j’ai commencé mon parcours comme ingénieur cloud junior dans une entreprise de consulting appelée ARHS. Aujourd’hui, je travaille principalement avec des institutions européennes comme la Commission, le Parlement ou la Banque européenne d’investissement. Mon rôle est de les accompagner dans la conception, la migration et la gestion d’infrastructures cloud, tout en tenant compte des enjeux de coûts, de performance et d’impact écologique.
À quoi ressemble une journée type dans votre métier aujourd’hui ?
Mon quotidien commence souvent par un stand-up, une réunion rapide avec les équipes projets pour faire le point sur les tâches. Ensuite, je peux être amené à déployer des infrastructures dans le cloud, automatiser des processus ou encore résoudre des incidents. Le métier mêle technique, réflexion, communication et collaboration. On travaille étroitement avec les développeurs pour s’assurer que leurs applications fonctionnent bien. Il y a aussi beaucoup d’optimisation à faire pour prévenir les problèmes et améliorer les architectures.
Quelles sont selon vous les qualités requises pour exercer ce métier ?
La curiosité technique est primordiale, car le cloud évolue très vite. Il faut être rigoureux, avoir une bonne méthodologie et un solide esprit d’analyse. Mais ce n’est pas tout : la communication est également essentielle. On doit savoir vulgariser des sujets complexes, que ce soit pour des collègues non techniques ou pour des interlocuteurs expérimentés mais peu familiers du cloud. Et enfin, il faut de l’humilité. On ne peut pas tout savoir dans ce domaine, donc il faut être prêt à chercher, tester, se tromper et apprendre en permanence.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus ?
Ce que j’aime, c’est la transversalité de mon métier. Grâce à ma formation à l’EPISEN, j’ai pu toucher à différentes compétences, ce qui me permet aujourd’hui d’avoir une vue d’ensemble sur les projets. En tant qu’ingénieur cloud, j’interviens sur la conception des architectures, mais je comprends aussi le développement. Il m’arrive de mettre les mains dans le code pour aider les développeurs. J’aime pouvoir contribuer à toutes les étapes techniques d’un projet, du début à la fin.
Avez-vous déjà rencontré des challenges dans votre métier ?
Un des plus gros challenges que j’ai eus, c’était au début d’un projet avec une entreprise bancaire. Le client nous a appelés deux semaines avant la mise en production de leur outil, mais leur environnement cloud était dans un état catastrophique, laissé par une personne partie sans transmission. Il a fallu tout reconstruire de zéro, en conformité avec les normes de sécurité et de qualité. On a réussi, mais c’était une véritable course contre la montre. Ce genre de situation demande une grande réactivité et beaucoup d’organisation.
Pourquoi avoir choisi l’EPISEN pour votre formation ?
J’avais entendu parler de l’école par des anciens élèves. Ce qui m’a attiré, c’est l’équilibre entre les enseignements théoriques solides et la forte orientation professionnalisante. Les projets, comme le projet de synthèse annuel ou les mini-projets dans chaque cours, permettent de mettre en pratique les connaissances. C’est ce qui rend les étudiants opérationnels rapidement. Et puis, c’est une école publique, ce qui est aussi une fierté pour moi quand je vois le coût de certaines formations privées.
Qu’est-ce que l’EPISEN vous a apporté ?
L’EPISEN m’a appris à apprendre. Dans un monde numérique en constante évolution, cette capacité à aller chercher la bonne information est essentielle. J’ai aussi appris à vérifier mes sources, à expérimenter, à me tromper et à progresser. Cette autonomie m’a beaucoup servi en entreprise, où j’ai été vite perçu comme très autonome. Mais pour moi, c’était simplement le prolongement de ce que j’avais appris à l’école.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Je souhaite devenir architecte cloud. Aujourd’hui, je déploie les infrastructures, mais je veux évoluer vers la conception. J’aimerais aussi continuer à travailler sur des projets liés à la souveraineté numérique européenne, un sujet très actuel avec les enjeux géopolitiques. Et pourquoi pas, à l’avenir, transmettre à mon tour mes compétences à l’EPISEN, si l’école en a besoin.
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui aimerait suivre votre voie ?
Je lui dirais de ne pas avoir peur. Le cloud peut sembler compliqué, mais il faut oser se lancer. Il est important d’être curieux, de faire des mini-projets, d’expérimenter avec des outils comme AWS, Azure ou GCP. Il faut aussi développer ses soft skills : savoir expliquer clairement, s’adapter à différents profils, communiquer efficacement. Et enfin, garder en tête que dans ce métier, on ne cesse jamais d’apprendre.