Interview de Dikran Matossian, Field Service Engineer chez Medtronic

Interview de Dikran Matossian, Field Service Engineer chez Medtronic

Diplômé du parcours Génie Biomédical et Santé de l’école d’ingénieurs EPISEN, Dikran Matossian évolue aujourd’hui comme Field Service Engineer chez Medtronic, dans le domaine de la robotique chirurgicale. De ses premiers pas en ingénierie mécanique à son choix décisif pour l’alternance, il revient sur un parcours riche, marqué par la curiosité et l’envie d’apprendre. Une trajectoire inspirante pour tous ceux qui souhaitent allier technique et engagement dans le secteur de la santé.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours académique et de votre évolution professionnelle ?

Je m’appelle Dikran Matossian, j’ai commencé mes études à l’université Pierre et Marie Curie (UPMC) en licence d’ingénierie mécanique. Malheureusement, en L3, j’ai dû m’absenter pratiquement tout un semestre pour des raisons personnelles de santé, ce qui m’a amené à envisager une réorientation. J’avais déjà effectué plusieurs stages dans le domaine médical, par hasard au départ, et j’y avais pris goût. J’ai donc décidé de poursuivre avec une licence 3 professionnelle en maintenance des technologies biomédicales à l’université Paris Descartes, en partenariat avec un lycée technologique. Ce cursus comprenait un stage de trois mois, et c’est là que ma maître de stage à l’hôpital Robert-Debré, m’a encouragé à continuer mes études en école ou en master.

C’est en explorant les options de formation que j’ai découvert l’EPISEN (à l’époque encore ISBS), qui proposait un cursus en alternance dans le domaine du biomédical. J’ai postulé, été admis, puis j’ai trouvé une alternance chez Siemens Healthineers en tant qu’Ingénieur d’application en échographie médicale. Ce fut une expérience formatrice que j’ai poursuivie durant mes trois années d’école. À l’issue de mon cursus, Siemens m’a proposé un poste, mais ne souhaitant pas déménager, j’ai décliné. J’ai ensuite été recruté chez Philips, toujours dans le domaine de l’échographie, mais cette fois en tant qu’Ingénieur service client (Field Service Engineer), un poste plus technique.

Après deux ans chez Philips, j’ai été contacté via LinkedIn par Medtronic, où je travaille actuellement depuis deux ans, toujours en tant que Field Service Engineer, mais cette fois sur de la robotique chirurgicale.

À quoi ressemble une journée type dans votre métier aujourd’hui ?

Les missions principales restent les mêmes que celles que j’avais chez Philips : installation, maintenance curative en cas de panne, maintenance préventive périodique. À cela s’ajoutent des interventions correctives, comme des mises à jour logicielles ou le remplacement de pièces. Dans le cadre de la robotique chirurgicale, nous sommes aussi très impliqués en amont sur les projets de préinstallation. On se rend sur site pour évaluer la faisabilité en fonction des pré-requis techniques pour valider une installation. On est également amené à analyser des logs systèmes pour comprendre les causes d’éventuelles anomalies. On apporte aussi notre support lors des congrès. C’est un métier varié, entre terrain et technique, avec une vraie part d’analyse.

Quelles sont selon vous les qualités requises pour exercer ce métier ?

Il faut d’abord savoir garder son calme et gérer ses émotions, surtout lorsqu’on intervient en bloc opératoire, parfois en présence de patients. La pression peut être intense. Ensuite, il est essentiel de bien communiquer, à la fois avec les clients et en interne, avec les équipes commerciales et les ingénieurs d’application. Une bonne communication améliore la coordination et la qualité du service rendu.

Il faut aussi faire preuve de curiosité et avoir le goût de résoudre des problèmes techniques. Les compétences pures s’acquièrent avec les formations internes, surtout dans de grandes entreprises comme Medtronic. Ce sont vraiment l’état d’esprit et l’implication qui font la différence.

Avez-vous déjà rencontré des challenges dans votre métier ?

Oui, régulièrement. Le plus courant, ce sont les pannes imprévues survenues dans des situations critiques : un bloc opératoire occupé, une salle d’imagerie avec de nombreux patients prévus... Il faut agir vite, rassurer, tout en gardant une communication claire et professionnelle. Les délais très courts pour rendre certains documents peuvent également être stressants. Mais avec l’expérience, on apprend à gérer.

Pourquoi avoir choisi l’EPISEN pour votre formation ?

Plusieurs raisons : d’abord, la possibilité de suivre une formation en alternance, ce qui était un impératif pour moi. C’est une vraie valeur ajoutée sur un CV, et un excellent moyen de gagner en expérience. Enfin, la première année à l’EPISEN propose une remise à niveau adaptée à chacun, que l’on vienne d’un parcours technique ou plus biologique. Cela permet à tous de progresser.

Qu’est-ce que l’EPISEN vous a apporté ?

Une vraie montée en compétences, surtout en biologie et sciences de la vie, que je ne maîtrisais pas bien au départ. Cela m’a permis de mieux comprendre les besoins des utilisateurs, de parler leur langage, ce qui est essentiel dans notre métier. L’EPISEN m’a aussi apporté un bon encadrement, des projets collaboratifs intéressants, et un vrai accompagnement pendant l’alternance.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

Je souhaite continuer dans le support technique, qui me passionne. Chez Medtronic, on peut évoluer vers des postes plus techniques, avec des responsabilités élargies, notamment à l’échelle européenne. J’aimerais aller vers cela : résoudre des problèmes plus complexes et collaborer avec la R&D.

Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui aimerait suivre votre voie ?

D’être curieux et impliqué pendant son alternance. Il faut poser des questions, apprendre de ses collègues, se montrer motivé. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide, à échanger avec les professeurs ou les tuteurs en entreprise. Et surtout, ne pas croire que les parcours sont figés : j’ai changé de voie en cours de route, et ça m’a permis de trouver ma place. Il faut oser, persévérer et ne rien lâcher.

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